Kristina Solomoukha & Paolo Codeluppi

LE CORPS DE L’AMBASSADEUR, 32’, vidéo couleur, son, 2017 Synopsis Les foules se déclarant « sans leadeur » qui émergent aujourd’hui en de nombreux points du monde sont en rupture complète avec l’idée qui a dominé le XX siècle, selon laquelle « les hommes en foule ne sauraient se passer de maître » (Gustave Le Bon, 1895). Pourquoi « le besoin de chef » a-t-il pris une telle ampleur à partir de la fin du XIXe siècle ? Comment les formes de langage du commandement sont ils devenus transnationaux ? Et finalement, quelles sont les nouvelles formes et modelés politiques qui se mettent en place ? C’est à ces questions que s’intéresse Yves Cohen (historien, directeur d’études à EHESS) dans l’interview. Les figurants en costumes sont en train de représenter une scène tirée de la peinture d’Ambrogio Lorenzetti « Les effets du bon et du mauvais gouvernement ». La camera est en mouvement, à la recherche du cadrage, ajuste et compose l’image. Le tournage du tableau vivant et l’interview de l’historien tissent un ensemble, qui, se construit au grés des correspondances et des échos. En filigrane, la parole et les images du film, interrogent les rapports entre les formes de présence et de représentation, entre les images de l’art et les images du politique.


THE AMBASSADOR’S BODY, 32’, video, colour, sound, 2017 Synopsis Large crowds declaring themselves to be "Leaderless" are emerging today in numerous parts of the world and are a stark contrast to the idea that dominated in the twentieth century that "a crowd is a servile flock that is incapable of ever doing without a master " (Gustave Le Bon 1895). Why has our "need of a Leader" taken such an important place by the end of the 19th century? How have these forms of language of commandment have become an international standard? And finally what new forms of political models are taking shape? To these questions Yves Cohen (Historian, director of studies at EHESS) is interested to share with us in the interview. The extras in costumes are representing a scene taken from the Ambrogio Lorenzetti sequence of paintings The Allegory of Good and Bad Government. The constantly moving camera is in search of the good shot, often adjusting itself and composing the image. The filming of the tableau vivant and the historians interview weave together to become a body that takes shape with every link and reciprocities. In its watermark, the words and the images that question the relationship of notions of presence and the representation in art and in politics.